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Contributions à l'histoire de l'enfance aux XVIIIe et XIXe siècle
22 août 2023

Recommander, exhorter : la parole des parents en faveur de leurs enfants

Le billet était un moyen pour les abandonneurs de faire part au personnel de l’hôpital de leurs souhaits. Si, dans la grande majorité, des cas leurs désirs portaient sur le prénom à attribuer à l’enfant et le sacrement du baptême, la lecture des billets rédigés entre l’an 3 et 1856 met en relief d’autres demandes tel que prendre soin de l’abandonné, lui donner une bonne nourrice. Les billets de ce type vont donc plus loin dans la volonté d’individualiser leur enfant, de le faire émerger de la masse des exposés. En effet, on peut penser que certains parents étaient conscients qu’un grand d’enfants était exposé et qu’il s’avérait nécessaire d’attirer plus particulièrement l’attention sur leurs progénitures. Au moment d’abandonner l’enfant à ce monde inconnu, demander qu’on en prenne soin était, avec l’espoir de le retirer, étaient les seules choses qu’ils pouvaient faire pour lui.

La présente contribution a pour but d’étudier ces textes : paroles authentiques, retranscrites, mais aussi stéréotypées ou convenues des abandonneurs. Quels mots ont-ils utilisé pour attirer sur leurs enfants les bonnes grâces de l’institution ?  Nous nous pencherons sur les demandes de soins, les recommandations, les appels aux sentiments du personnel. Leurs enfants étant confiés à des gens inconnus, dans un lieu étranger, nous nous intéresserons à la perception qu’ils en avaient. Enfin, dans un ultime recours, certains en appelaient à la protection divine.

Recommander son enfant : une pratique minoritaire.

Les billets portant sur les recommandations, sous toutes leurs formes représentent environ 9 % des items recensés entre l’an 3 et 1820 comme nous l’avons expliqué dans la contribution : Les billets témoignage de « fragments de vie » d’affection, d’espoir, dans ce blog.  Parmi eux ceux portant sur la description de la vêture et surtout le rappel de la marque accompagnant l’enfant sont les plus fréquents.[1] Nous avons abordé ces deux aspects dans des études spécifiques. Si l’on se focalise sur les billets demandant explicitement de prendre soin de l’enfant sous différentes formulations, on constate que ces demandes sont présentes dans 3,7 % des textes entre l’an 3 et 1856. Sur la même période, les billets où figurent un appel à l’humanité, la pitié, la charité …  du personnel de l’hôpital représentent 1, 5 % des écrits.

 

« On vous prie d’en avoir bien soin » : recommander son enfant auprès du personnel de l’hôpital.

 Formuler sa demande

Le mot soin est celui qui revient le plus souvent dans les billets, il est présent dans 64,4 % des cas. Il se décline à travers différentes expressions. La plus courante est « avoir bien soin » ou « avoir soin », dans 92 cas, viennent ensuite « prendre soin », « prendre bien soin » « prendre le plus grand soin » présents 43 fois. D’autres expressions, bien que plus rares, parfois en un seul exemplaire, sont intéressantes à citer relevant d’un lexique plus élaboré comme « « soins particuliers », « prodiguer leurs soins », « soins généreux », « tous les soins nécessaires », « les premiers soins », « tous les soins », ou plus affectueux « les soins les plus tendres », « charitables soins », « les mêmes soins que sa mère aurait voulu lui donner ».[2]

 A.M.O 3Q 8 Procès-verbal d’exposition de Luçon Jean Joseph 5/4/1813. « un soin particulier »

 

A.M.O Registre d’état des naissances d’Orléans, Lamachère Sophie 2 eme registre 1836 n° 21. « ce que sa mère voudrait pouvoir faire »

 

Peut-être conscients de la difficulté à prendre en charge  ces  nombreux enfants, des rédacteurs de billet   accompagnaient leur demande du mot possible, « tous les soins possibles » comme pour Jules Norbert « il vous prie en grace d en avoir tou le soin possible il espere venir le réclamer dans hui à dix mois au plus tard ».[3] Dans le cas de Helène Julie Flavigny, cette demande qui concernait sa santé, s’accompagnait d’une reconnaissance éternelle et d’une promesse de récompense.

A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Hélène Julie Flavigny, 1844, 2 eme registre n° 28.

On retrouve la même demande pour Rousset Ernest, « Je confie cette enfant malade a l’hospice Je prie d’en avoir le plus grand soin possible. » [4]

Bien que beaucoup moins présent, le verbe recommander figure dans 12,4 % des billets.  Sa présence est intéressante car la recommandation présente, il nous semble, un caractère plus fort que la simple de demande de soin. De surcroît, cette dernière, dans le monde adulte, faisait partie des habitudes sociales. Le cas le plus marqué de demande de recommandation que nous avons relevé était en faveur de Silvain Arsène Alexandre Livet, le billet signalait l’arrivée d’une lettre de l’hôtel Dieu de Bourges comme on peut le lire sur son billet ci-dessous.

A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans, Silvain Arsène Alexandre Livet 1843, 2 eme registre n°87.

Notons que l’enfant avait pour marque une médaille en argent de l’Immaculée Conception et un paquet contenant quatre chemises et un bonnet.

Nous éditons dans le tableau ci-dessous, quelques-unes des formules de recommandation les plus intéressantes. Elles sont complétées par deux billets originaux.


 

A.M.O 3Q 5 procès-verbal d’exposition de Jean Gabriel Ceran  (billet orignal) « cete infortuné ce recomande  a tout vos cecour dumanité » 1 er vendémiaire  an 12

A.M.O 3Q 5 procès-verbal d’exposition de Marie Marguerite Brosette  (billet orignal) « on la recommande aux attentions de ceux qui en prenne soin »  18 pluviôse an 9.

Une autre expression revient assez souvent, il s’agit « d’avoir égard », on la retrouve dans 8,4% des cas, là encore pointe le désir d’extraire l’enfant de l’anonymat.

Quelques billets sollicitent une surveillance particulière motivée probablement par la crainte de voir l’enfant « noyé » dans la masse des abandonné ou envoyé en nourrice dans une campagne lointaine, ainsi on demande « de ne point perdre de vue », « d’avoir l’œil », « d’accorder protection », « de prendre garde » ou « surtout n’oubliez pas mon enfant »

Une dizaine de billets se contente, si l’on peut dire, de demander que l’on reçoive l’enfant : « Je prie la sœur d’avoir la bonté de recevoir cet enfant »[5]« messieurs les administrateurs son priés de vouloir bien recevoir … »[6], « Daignez le recevoir antre  vos bras comme tout espoir … » [7]Ajoutons enfin, « L’on livre Louise rose , baptisée le 11 juillet 1806 entre les mains des ames charitables et bienfaisantes ». [8]

Si certains rédacteurs de billet, comme nous l’avons évoqué, accompagnent leur demande du mot possible, « tous les soins possibles ».  A l’opposé,  nous avons trouvé quelques billets plus fermes dans le ton. Leurs auteurs estiment que les soins qu’ils réclament sont un dû, ce qui au regard de la loi n’était pas faux. Quelques citations illustrent ce fait très rare.  « C’est auteurs reclament pour lui tous les soins necessaire » [9] , « De qui ont espère qu’elles donneront tous les soins que leur devoir leur impose »[10], « Il ce recommande à vous pour ce que tous les soins ne soit point négligé »[11]  Dans le registre de l’injonction, on remarque la présence de l’expression : « jusqu’à nouvel ordre », comme on peut le lire  ici : «  On prie cest Dames de bien vouloir le mettre en nourice pour en avoir soin jusqu’à nouvelles ordre »[12]  ou « Pretez  lui assistances en cas de besoin jusqua nouvelle ordre » [13]. Précisons cependant qu’en général, les formulations des billets sont respectueuses, humbles comme on le verra plus loin.

« Je prie, on prie » :  introduire sa demande.

C’est majoritairement le verbe prier qui est le plus utilisé pour introduire une demande auprès du personnel de l’hôpital. On peut envisager, que sous la plume des rédacteurs, le verbe prier avait un sens plus fort que de nos jours, qu’il avait une dimension plus religieuse au sens de la prière, d’autant plus qu’il s’adressait a priori à des religieuses. On relève aussi dans les billets des expressions plus « laïques » comme « s’il-vous plaît, veuillez, daigner, on désire ». Certains rédacteurs s’inscrivent plutôt dans une demande de services avec « vous obligerez ». On peut aussi lire quelques expressions plus fortes, très rares, comme « supplier, en grâce, implorer, oser ». Les demandes autres que celles contenant le mot soin sont très minoritaires, ce qui renforce l’impression d’écrits, convenus, stéréotypés. Le verbe prier est accompagné des pronoms personnels je et on. Si le pronom « je » peut désigner l’abandonneur, il ne faut écarter le fait qu’il s’agisse d’une tierce personne comme on le constate à la lecture de nombreux billets. Quant à « on », il est vraisemblablement qu’il représente un tiers. Rares sont les autres mentions, quelques mentions des mots mères, parents sous forme directe ou par le truchement de pronoms.

Faire appel aux sentiments du personnel.

Dans une centaine de billets figurent des mots, des expressions dont le but est d’attirer l’attention sur l’enfant en touchant la sensibilité du personnel de l’hôpital. Le graphique ci-dessous présente la répartition des plus utilisés. Deux sortes de mots sont utilisés, l’une s’inscrivant dans le registre religieux : pitié, charité, bonté ; l’autre relevant plutôt du registre laïque issu de la Révolution française : humanité et bienfaisance. Le premier groupe trouve sa justification dans présence de religieuses représentant d’une grande partie du personnel de l’hôpital et du retour en force de la religion avec la Restauration. Le second puise son origine dans des dénominations de l’époque révolutionnaire : hôpital de l’humanité, bureau de bienfaisance, bienfaisance nationale. Ces termes étaient d’un usage courant dans les discours et les écrits de l’époque. Le relevé de ces occurrences permet de constater qu’on les retrouve entre l’an 3 et 1820. Enfin, au fil des billets, on réclame pour l’abandonné : considération, bienveillance, commisération, protection, on s’en remet à la sagesse, au bon cœur ou la sensibilité, du personnelcomme pour Jacques Denis Eugène Souchet, 11 mois « confié aux soins et a la sensibilité des religieuses de l’hopital d’Orléans ».[14]  On appelle aussi sur lui le secours de la providence. Ces termes sont rares, mais révèle un niveau de lexique élaboré, questionnant sur l’origine sociale du rédacteur, abandonneur ou autre.

 

A.M.O 3Q 5 procès-verbal d’exposition de Jean Gabriel Ceran (billet orignal) 1  er vendémiaire an 12.

Des formulations respectueuses.

Dans l’immense majorité des cas, les demandes sont exprimées de façon respectueuse comme on pourra le vérifier aussi avec les termes désignant le personnel et dont atteste la plupart des quelques formules de politesse qui concluent les billets. Les billets se terminant par une formule de politesse sont rares, nous en avons relevé une trentaine, ce qui est insignifiant au regard de la masse des billets. Néanmoins, il est intéressant de voir quelles formules furent employées. On décèle deux groupes de formulation, une première série compte 11 occurrences, il s’agit d’un « Je vous salue » très républicain, provenant des formules en cours lors de la Révolution française. Cette expression est parfois accompagnée du mot « respect ». On peut aussi lire un « Je vous salue d’amitié »   ou « avec la plus haute estime ».

 A.M.O 3Q 5 procès-verbal d’exposition de Marie Anne Delahaye  (billet orignal) 8 ventôse an 12.

 Dans le second groupe, l’abandonneur se place dans une situation d’infériorité, les termes sont fortement connotés : servante (10 occurrences), humble (6 fois), obéissante (4 fois). Dans certains cas, on trouve l’addition de ces termes : « J’ai l’honneur d’etre madame votre très humble et tres obéissante servante ». Le terme « respect » est aussi présent dans plusieurs formules comme on peut le constater ci-dessous :

« Je suis madame avec un profond respect votre dévouée a.v. »

« Je lhonneur de vous assurer de mon profond respect. »

« Je suis avec respect votre très humble servante. »

Le terme honneur est aussi utilisé, on le retrouve dans une formule récurrente « vous obligerez les personnes qui ont l’honneur … » présente dans les années 1810 et provenant probablement du même rédacteur.

Ces écrits laissent à penser qu’ils viennent de la plume d’un écrivain public, on retrouve les formulations classiques concluant un écrit s’adressant à une personne socialement supérieure et s’inscrivant dans le registre de la demande, de la sollicitation.

Formuler sa demande de façon respectueuse, c’était espérer voir son enfant bénéficier de bons soins, cependant la rareté des formules de politesse montre que face à l’urgence et la détresse de la séparation, ce n’était pas une priorité rédactionnelle.

Promesses de récompenses et recommandations pour la prise en charge des enfants.

Dans les billets laissés auprès de leurs enfants, certains parents promettaient des récompenses pour la prise en charge de leur progéniture ou apportaient des recommandations spécifiques. Plus rare, en 1815, la mère de François Harding faisait référence à Dieu : « je previens les pesonnes qui oron soin de set enfant deu avoir bien soin le bon dieu les recompensera ».[15]

Les promesses de récompenses sont présentes dans 1,3 % des billets entre l’an 3 et 1820, sur la même période les demandes concernant les nourrices sont repérées dans 1 % des cas.

Les discours ayant pour thème les nourrices : recommandations et promesses de récompenses.

Les destinataires de ces promesses de récompenses n’étaient pas toujours clairement identifiés et les écrits concernaient l’hôpital ou son personnel. Ainsi, en 1808, les parents de Louis Léon notaient « Ah ! Faites que ceux a qui il sera confié en ayent le plus grand soin, ils sauront récompenser ceux qui auront prodigues leurs soins ». [16]Plus tard, en 1815, ceux de Augustin Rabelois précisaient : « Les personnes qui donneront les soins necessaires a cette enfant ceront recompence de leurs peines ». [17]Parfois, les religieuses étaient interpelées : « Ma sœur je vous charge dan avoir les soins possibles … Je vous len charge bien ma sœur di avoir bien soin vous aurez une récompense ».[18]  Mais, les parents s’adressaient surtout aux nourrices ce qui montre qu’ils savaient que les enfants ne demeuraient pas dans leur grande majorité à l’hospice et étaient envoyés à la campagne.

Des promesses de récompenses.

Les parents pouvaient s’adresser aux administrateurs ; ainsi, certains signifièrent dans leurs billets leur refus de la mise en nourrice. En 1816, Rosalie Citrai exprimait ainsi ses inquiétudes pour sa fille : « je prie de la garder aux pres de vous que je crainderais quil serait che une nourise son pitié ».[19] De même, pour Joachim était précisé en 1830 : « il ne le metée pas en nourice gardée le à la maison ».[20] 

Ces exhortations n’étaient pas respectées et d’autres parents, favorables ou résignés au départ de leurs enfants à la campagne émettaient quelques avis, recommandations sur le lieu du placement ou le choix de la nourrice.

En effet, ils redoutaient l’éloignement ou d’éventuelles difficultés lors de la reprise. En 1808, la mère de Louis Joseph Eleuthéer disait : « je prie que l’on ne le loigne pas trop » [21] ; en 1820, celle de Florent Gabriel Fagaire espérait « une nourrice qui soit des environs ». [22]

En 1817, deux familles, craignant peut-être des substitutions d’enfants insistaient : concernant, Louise Marie Tourange « Si lenfant va en nourice de bien vouloir prendre le nom de la personne qui le nourira pour en instruire la personne qui se presentera avec un pareil billet.» [23] et pour Aveline Jean- Baptiste Robert « de bien vouloir prendre en notte l’endroit où vous la maiterez » [24]. Des erreurs dont la population aurait été informée lors du retour au sein des familles, avaient-elles été effectivement constatées ? Ou s’agissait-il de rumeur, d’une peur infondée ?

Selon les parents, la nourrice destinée à leurs enfants devait être « bonne » (cet adjectif revient plusieurs fois), « humene » et « seine ». En 1806, elle était évoquée autrement : « la confier à des mains sures ».

Des nourrices à téter

Espérant sans doute pour leurs enfants le maintien d’un allaitement au sein, des abandonneurs réclamaient comme la mère de Marie Hélène en 1856 une « nourrice à teter ».[25] En 1815, celle de Rosalie Grolet, craignait de voir sa fille confier à une nourrice sèche : « Pas la mette ent nourise parque elles sevre ».[26] En 1847, la mère de Elise, âgée de 2 mois écrivait également : « Je vous prie de la placet chez une bonne nouri car mon enfant est accoutumé de teter »[27] .

En 1846 et 1851, l’expression mère nourrice était employée ; doit-on y voir encore une référence à l’allaitement ? Sans doute, les enfants concernés, Marie Ambroisine et Euphrasie avaient respectivement 2 jours et 1 mois et demi.

Certes, ces parents n’avaient pas lu l’Émile de Rousseau ou d’autres textes prônant l’allaitement maternel ou expliquant comment choisir une nourrice. [28] Cependant, ils connaissaient vraisemblablement les aides financières prévues par le décret de la Convention de 1793, accordées uniquement aux mères allaitantes ou à défaut à celles présentant un certificat de contre-indication. En limitant ainsi l’obtention de ces secours, les législateurs voulaient sans doute lutter contre les abandons, mais ils espéraient peut-être aussi encourager cette pratique.

 De plus, les parents étaient sans doute conscients des risques d’un sevrage ou d’une diversification alimentaire (bouillies, soupes, pain préalablement mâché…) trop précoces voire des échecs de l’allaitement au lait animal (lait ne convenant pas aux nourrissons, problèmes d’hygiène des biberons).

En cas d’abandon, l’allaitement par la mère était bien sûr inenvisageable, mais en réclamant une nourrice mercenaire, les abandonneurs espéraient-ils obtenir le mode de nourrissage le plus sûr pour leurs enfants ?

Dans les billets, les parents s’adressaient parfois directement aux nourrices : conseils pour la prise en charge des abandonnés pour leur bien-être et la continuité des soins. Ainsi, en an 9, la mère de Caramouche, âgé de 17 mois priait « la nourrice davoir toutes les attentions possibles vue sa petitesse qu’il n’était pas sevré. Je prie la nourrice de le coucher dans un berceau a costé d’elle pour lui donner a boire la nuit et surtout ? géné pas dans ses langes ».[29] Dans ces préconisations maternelles, on voit poindre les reproches habituellement faites aux nourrices à l’époque : manque de surveillance, enfant laissé seul et parfois victime d’accident, défaut d’hygiène, maillot rarement changé.

Outre leur reconnaissance comme la mère de Marie Charlotte Boussole en l’an 9, « veuillez lui donner une bonne nourrice … vous assurer ma vraie reconnaissance »,[30] des parents promettaient de récompenser les nourrices. En 1830, sur le billet de Louis Victor était noté : « cel qui en prendrat soin de lenfant ceras recompencet ».[31] En 1823, la mère de la nouveau-née Gabrielle précisait : « vous en serez généreusement recompensé ».[32] Et, en 1844, celle de Jules s’exprimait de la même façon : « Et si la nourrice en prend soin elle ny perdera pas ».[33] Parfois, les parents faisaient parler l’enfant à leur place ; en 1851, Euphrasie, déjà citée dans ce texte, prenait la parole peut-être pour donner plus de valeur à la promesse parentale  : «  Je vous prie ma mere nourice davoir bien soin de mois ema mere vous recompensera ».[34]

En s’engageant ainsi, on peut imaginer que les parents contraints à l’abandon espéraient une amélioration de leur situation financière et/ ou familiale et envisageaient le retour de leurs enfants auprès d’eux. Des mères domestiques attendaient-elles d’avoir suffisamment économisé sur leurs gages pour récompenser dans un 1er temps puis par la suite pour employer et rémunérer une nourrice, ne pouvant accueillir leurs enfants au domicile de leurs employeurs ?  Certains parents pensaient-ils aussi obtenir des soins plus attentifs pour leur progéniture en faisant miroiter une gratification ?

 A.M.O 3Q 5 procès-verbal d’exposition de Léon Martin (billet orignal) 11 brumaire an 11

« Mes chers sœurs », « M. Le Directeur des enfants trouvés », « cette charitable maison » : destinataires des demandes et représentations du lieu d’accueil.

Si l’immense majorité des billets sont laconiques voire secs et sans affect, un certain nombre de rédacteurs, là encore très minoritaires, prennent la peine de s’adresser au personnel et de nommer le lieu d’accueil à travers différentes formulations.  Les termes employés révèlent d’une part de la connaissance plus ou moins complète qu’avaient les abandonneurs du fonctionnement du service des enfants trouvés mais aussi de leur reconnaissance. En effet, on trouve des formules comme « chère sœur », chère mère des enfants orphelins »,  « aux amis de l’umanité » ou « cette charitable maison ».Pour ce thème, nous ne nous sommes pas limités aux billets portant sur les demandes de soins, les recommandations. Entre l’an 3 et 1820, les occurrences comportant ce type de mention pèsent 0,9 %. Ces formules sont présents dans 2,3 % des billets entre l’an 3 et 1856. Assez logiquement 66,8 % des mentions concernent les femmes contre 22,2% les hommes et 10 % pour le terme « les personnes ».

Dames et sœurs : s’adresser au personnel féminin.

Le graphique permet de visualiser la répartition des trois mots utilisés pour s’adresser au personnel féminin.

Le terme le plus utilisé est « dame », il est rarement accompagné d’un qualificatif. Lorsque c’est le cas, il s’agit d’un adjectif qualificatif valorisant : honorable, charitable, bonne, respectable.  On trouve parfois les expressions dames de l’hôpital, de l’hospice, dame religieuse.

A.M.O 3Q 5 procès-verbal d’exposition de Sophie Julienne (billet orignal) 25 pluviôse an 12.

A.M.O 3Q 5 procès-verbal d’exposition de Eloy Joseph Canchociulle (billet orignal) 11 prairial an 12.

A l’opposé, le nom « sœur » est presque toujours qualifié, lorsque ce n’est pas le cas, il est accompagné de l’adjectif possessif « ma ». Les qualificatifs les plus courants sont : chère 15 fois, bonne 7, charitable 4. Dans trois situations, la qualification est double « chère et bonne sœur », « mes bonnes et dignes sœurs », « chères et charitables sœurs ». Signalons aussi cette expression : « chère sœur mère des enfants orphelins ». Pour être complet, on peut aussi citer : « fidèle servante de Dieu » ou « respectable religieuse ».

A travers les expressions concernant les sœurs, on décèle du respect pour leurs dévouements, une pointe d’affection. Les abandonneurs s’adressent à celles qui sont en contact direct avec les enfants, des mères de substitution, des personnes dont l’empathie était louée. Avec le terme « supérieure », on change de registre lexical, quand l’abandonneur interpelle l’échelon supérieur, la formulation devient neutre, on s’adresse à « Madame la Supérieure de l’hôpital », la hiérarchie sociale est intégrée : pas de « ma », de « chère » dans ce cas-là. Signalons également la présence d’une « citoyenne supérieur » en l’an 9.

Ces dénominations s’adressent au personnel féminin religieux voir aux dames de charité, il convient de préciser qu’intervenaient aussi auprès des enfants des femmes de statut laïque dont le dévouement n’en était pas moins grand comme Mme Petit qui œuvra pendant de longues années et à qui la commission administrative rendit hommage. Cependant, pour la population le personnel du service des enfants trouvés était souvent identifié aux religieuses.

 

A.M.O 3Q 5 enveloppe originale contenant le billet adressé par Renette Guillard, 25 ventôse an 5.

M. le Directeur, Messieurs les administrateurs : solliciter l’échelon hiérarchique supérieur.

Les termes utilisés pour s’adresser au personnel masculin sont liés à la fonction. Il ne s’agit pas de solliciter des personnes au contact des enfants, mais ceux qui par leur position sont en mesure de donner les instructions pouvant influer sur le sort de l’abandonné. Ici la distance sociale s’impose, pas de possessif ou de qualificatif, on désigne l’interlocuteur par son poste. On écrit aux administrateurs, 12 occurrences, au directeur ou l’économe 7 fois chacun.[35] On relève seulement un « dignes chefs d’une administration » et « un ami de l’humanité ». Dans dix-huit cas, on se contente de s’adresser « aux personnes » à l’opposé nous avons noté la présence de trois noms propres, il s’agit de M. Charamade, qui occupa le poste d’économe pendant de longues années, de Mademoiselle de Brouville, l’une des figures centrales de la bienfaisance à Orléans, ses obsèques font l’objet d’un long compte rendu dans le registre de délibérations de la commission administrative. La troisième personne est Mademoiselle Delage, nommée « cheffe de l’hôpital », nous ignorons de qui il s’agit.

A.M.O 3Q 10, procès-verbal d’exposition François Charles Théodore Dugave 19/11/1817. « Je ne sais non plus comment prouver à la respectable Demoiselle De Brouville tous les remerciemens du plus sincère hommage »

Maison, berceau, bureau … : nommer d’accueil.

Alors que la dénomination officielle du lieu d’accueil des abandonnés est la crèche, le terme utilisé le plus couramment dans les billets est « la maison », [36] ce qui n’est probablement pas anodin, il renvoie au foyer familial que l’enfant est obligé de quitter. Sa nouvelle maison est majoritairement celle de Dieu parfois elle est qualifiée de bienfaisance, de charitable, elle est celle des pauvres ou des malheureux. Ces qualificatifs désignent les mains à qui on confie l’existence de l’abandonné :  Dieu, la bienfaisance nationale ou à son triste sort. Comme autres dénominations on trouve : l’hospice, l’hôpital, la crèche. L’hospice est celui des orphelins, de la bienfaisance, de l’humanité. Le terme crèche est celui qui figure dans tous les procès-verbaux d’exposition, c’est le nom du lieu d’accueil des abandonnés dans le grand ensemble de l’hôpital général, ce terme semble inconnu.

Les deux appellations sont plus surprenantes, il s’agit de berceau et bureau. Le berceau, orthographié aussi bersaut, berson est parfois qualifié de grand. Il n’est pas utile de s’attarder sur la symbolique et la raison de ce terme, elle est limpide sachant que les enfants déposés au tour sont très majoritairement des nouveau-nés. Ce terme apparaît à partir de 1828. Plus étrange est le terme de « bureau », on le trouve à partir de 1845, il fait peut-être allusion à des remises de l’enfant directement au personnel de la crèche sans passer par le tour à la demande des maires. Enfin, notons qu’un enfant « est déposé dans le bassain ».

On peut penser que le lieu d’accueil des abandonnés est bien identifié, au moins par les Orléanais. L’emprise foncière de l’hôpital général, le tour, les mouvements liés à son fonctionnement appartiennent au paysage visuel et sonore de la ville. Rares étaient probablement les habitants qui ignoraient que cet endroit était, entre autres, le lieu où se retrouvent des centaines d’enfants.

« Que Dieu le garde » : l’invocation de Dieu dans les billets.

L’invocation de Dieu n’est pas absente des billets, même si comme d’autres thèmes son poids statistique est négligeable. Cet appel nous éclaire sur les sentiments des abandonneurs ou de leur porte-parole. On peut considérer qu’il s’agit d’une posture convenue destinée à attirer les bonnes grâces du personnel religieux qui prendra en charge l’enfant. Mais cela peut aussi être l’expression d’une détresse, d’une angoisse ou d’un espoir. Nous nous intéresserons au lexique employé par les rédacteurs, aux bénéficiaires des sollicitations et aux demandes exprimées. Au même titre que la présence des médailles de la Vierge et autres objets à caractère religieux dont il sera fait état ultérieurement, il n’entre pas dans notre propos à partir de ces indices de tirer des conclusions sur le sentiment religieux de la population du Loiret à cette époque.

Une présence statistique insignifiante.

Nous avons recensé 60 billets contenant une évocation de Dieu soit 0,7 % des 7 783 billets. A ces 60 occurrences, on peut ajouter 10 dénominations « maison de Dieu » désignant la crèche de l’hôpital qui sont traitées dans le chapitre précédent. Si ce poids statistique est insignifiant, comme de nombreux thèmes présents dans les billets complexes, l’intérêt qu’il présente va au-delà des chiffres.

« Que Dieu vous benisse, mesdames et mon fils aussi. » [37] 

Les rédacteurs des billets sollicitent Dieu en faveur de trois catégories de personnes : l’enfant, le personnel et l’abandonneur. Fort logiquement c’est sur l’enfant qu’on appelle le plus l’attention de Dieu, 20 fois. Dieu est aussi sollicité pour étendre ses bienfaits sur le personnel de l’hospice dans 18 cas. « Dieu vous aye dans sainte grâce » trouve-t-on sur le billet de Marie Florence en 1828. [38] Dans 12 cas, ce sont les abandonneurs qui aspirent pour eux-mêmes à la protection divine comme la mère de Marie Camile : « Je me recommande bien à Dieu ainsi qua la bonne Vierge ». [39] On rencontre 8 associations : 4 fois l’enfant avec le personnel et 4 fois avec sa mère.

Le lexique de la sollicitation.

Le terme « Dieu » est utilisé dans 44 cas suivis de « Le Bon Dieu » 9 fois et « Mon Dieu » 2 fois. Cette faible présence du possessif mon interroge au même titre que la faible présence de la Vierge, 3 fois, ce qui est peu au regard de son image maternelle. Certes, cette absence est compensée par de nombreuses médailles à son effigie. Faut-il y voir la preuve d’interpellation de convenance ? Le billet reproduit ci-dessous, accompagnant l’exposition de Jeanne Metive, sollicitant la Sainte Trinité et se terminant par le repentir de sa mère nous paraît quelque peu artificiel.

A.M.O 3Q9 Procès-verbal de l’exposition de Jeanne Metive 30/7/1815.

La demande qui revient le plus souvent est celui de « grâce », 13 fois, déclinée en quelques formules habituelles comme « vous garde en sa sainte grâce », « men fait grase », « lui fait grace »

La bénédiction du personnel est demandée dans 9 cas « Dieu vous bénira », vient ensuite la prière six occurrences, en faveur de l’abandonné « La jeune mere prira Dieu pour elle » [40]et du personnel. La protection est réclamée à travers les termes de « garde » et « protège » 4 fois chacun. Ces demandes concernant l’abandonné prennent un caractère plus dramatique lorsque l’abandonneur évoque le possible décès de son enfant comme en témoigne les citations qui suivent : « Sil le bon dieu donne des jours à l’enfant »[41] ,« Que Dieu la protaige et lui conserve la vie »[42], « Si le bon Dieu me conserve mon enfant ».[43]

Le possible décès de l’abandonné est quasi absent des billets, par pudeur, peur de porter malheur, éventualité inimaginable, indifférence. [44

Mettre son espoir entre les mains de Dieu.

Dans une dizaine de billets les abandonneurs mettent leur sort ou celui de l’abandonné entre les mains de Dieu, ils espèrent que ce dernier leur viendra en aide, la conjonction de subordinnation « si » est fréquemment utilisée. Pour certains d’entre eux pris dans des difficultés insurmontables, Dieu est leur seul secours qu’il s’agisse de voir leur situation s’améliorer comme pour la mère de Margueritte Anette Lerbe « si le bon Dieu puisse me faire la grace de pouvoir gagner ma vie » [45] ou plus fréquemment l’espoir d’une future réunion en faisant parfois parler l’enfant : « mais Dieu nous raménera un jour ensemble » [46], » ou « Dieu m’aidant je retrouverai mes parents » [47]

Enfin, évoquons un dernier thème celui de la repentance, l’extrait reproduit ci-dessous provient d’un billet atypique, tant par sa longueur que par son ton.

A.M.O, 3Q6,  procès-verbal d’exposition de Louis Léon 16/12/1808.

Si les billets évoquant Dieu sont ultra-minoritaires, très basiques dans leur rédaction, ils sont néanmoins le témoignage de l’inquiétude, des sentiments de certains abandonneurs, révélant peut-être ce que d’autres n’ont pu exprimer. Nous ignorons toujours combien d’abandonneurs ont prié Dieu, mettant le sort de leur enfant et l’espoir de le retrouver entre ses mains.

Conclusion.

Les billets renfermant des recommandations, portant sur le choix de la nourrice tant à Orléans qu’à Caen étudiait par François Langlois sont peu courants.[48] Néanmoins, la thématique de la « recommandation » est l’une de celles où les sentiments implicites des abandonneurs sont les plus perceptibles. Ces exhortations à prendre soin de l’abandonné en interpellant le personnel de l’hôpital, à attirer l’attention sur lui ont pour but de l’individualiser dans la masse des exposés où il va se retrouver « noyé ». Ultime marque d’affection, ces écrits souvent stéréotypés, convenus, mais aussi parfois émouvants, traduisent une profonde angoisse ou une culpabilité. Recommander leurs enfants, supplier, exhorter à en prendre soin, était leur unique moyen de leur venir en aide. Comment étaient reçues ces demandes ? La teneur de certains billets eut-elle une influence sur le sort de son porteur ? Nous l’ignorons. On peut en douter, le sort de l’abandonné était balisé avec un départ rapide en nourrice. Le nombre important des enfants à s’occuper ne permettait probablement pas, hormis pour raisons de santé, de s’attarder sur les demandes des abandonneurs, en particulier celles concernant les nourrices.

Enfin, reste en suspens tous les autres exposés, sans marque, sans billet ou avec des écrits laconiques, que demandaient ces parents pour leur enfant ? Probablement qu’ils survivent tout simplement.

 

Annexes.

A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Morgues Sophie 1836 n° 503

A.M.O 3Q 10 Procès-verbal d’exposition de Souchet Jacques Denis Eugéne  7/2/1817.

A.M.O 3Q 9 Procès-verbal d’exposition de Victoire Elisabeth Aurele 19/5/1814

 

 



[1] Ces deux catégories représentent 38,9 % des items portant sur les recommandations.

[2] La totalité du billet de Morgues Sophie est reproduit en annexe.

[3] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition, 1/6/186.

[4] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans d’Ernest Rousset, 1844, 2 eme registre n° 233.

[5] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Lefarc Françoise Rosalie, 1856, 2 eme registre n° 278 .

[6] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition de Marie Elisabeth Felix 19/5/1806.

[7] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Joseph Filair, 1831, n°347.

[8] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition de Louise Rose Gertrude 13/7/1806.

[9] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Henry Alexandre Rena, 1824, n°555.

[10] A.M.O 3Q 10 Procès-verbal d’exposition d’Agnès Sourdon, 22/1/1817.

[11] A.M.O 3Q 10 Procès-verbal d’exposition de Claude Victor Romain Braque, 29/12/1817.

[12] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Frédéric Victor Prudart, 1832, n° 701.

[13] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition de Françoise Julie Rosalie, 13/12/1807.

[14] A.M.O 3Q 10 Procès-verbal d’exposition du 7/2/1817.

[15] A.M.O. 3Q9.Procès-verbal d’exposition 01/07/1815

[16] A.M.O.3Q6. Procès-verbal d’exposition 16/12/1808

[17] A.M.O. 3Q9.Procès-verbal d’exposition 09/10/1815

[18] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans Masson Charles 1833 n°258

[19] A.M.O. 3Q9. Procès-verbal d’exposition 25/12/1816

[20] A.M.O registre d’état civil des naissances d’Orléans Siégen Joachim 1830 n° 312

[21] A.M.O. 3Q6 Procès-verbal d’exposition 20/02/1808

[22] A.M.O. registre d’état civil des naissances d’Orléans 1820 n°1427

[23] A.M.O. 3Q10 Procès- verbal d’exposition 3/10/1817

[24] A.M.O 3Q10 Procès-verbal d’exposition 25/01/1817

[25] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Marie Hélène Dornot 1856 n°300

[26] A.M.O. 3Q9 Procès-verbal d’exposition 24/07/1815

[27] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Elise Mélanie Rolina 1847 n° 460

[28] Voir sur ce sujet :Morel Marie-France. Théories et pratiques de l'allaitement en France au XVIIIe siècle. In : Annales de démographie historique, 1976. pp. 393-427. DOI : https://doi.org/10.3406/adh.1976.1322

www.persee.fr/doc/adh_0066-2062_1976_num_1976_1_1322

[29] A.M.O.3Q5 Procès-verbal d’exposition 29 pluviôse an 9

[30] A.M.O. 3Q5 Procès-verbal d’exposition 3 ventôse an 9

[31] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans Louis Victor Boidor 1830 n° 421

[32] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans Gabrielle Julie Duet 1823 n° 1155

[33] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans Jules Téodule Martel 1844 n°80

[34] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Euphrasine Corbet 1851 n° 517

[35] Les autres dénominations présentent sont : M. le Prieur, M. le buraliste, les gardes, le gouverneur de l’hospice, M. le secrétaire.

[36] Dans 44,6 % des cas.

[37] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1855, n°324.

[38] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1828 n°1218.

[39] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1844 n° 339.

[40] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1841 n°239

[41] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1824 n°714

[42] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1836 n° 503

[43] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1856 n° 275

[44] « Je vous le ferai voire plus tard en reprenant mon chaire enfant »

[45] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1821 n° 708

[46] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1848, n° 218

[47] A.M.O. Registre d’état civil des naissances d’Orléans, 1850 n° 34

[48] « Cette thématique « recommandations » renferme 6,7 % des items. La plus fréquente exhortation est d'avoir bien soin de l'enfant : elle apparaît 78 fois de 1769 à 1789, soit dans 9,5 % des billets ; 11 fois avant 1759 (7,8 % des billets) ; 6 fois après 1789 (2,1 %). Une fois sur deux, cette recommandation est accompagnée d'une promesse de récompense, jamais précisée (sauf quelques exceptions où « Dieu vous récompensera ») ».

Langlois François. Les enfants abandonnés à Caen, 1661-1820. In : Histoire, économie et société́, 1987, 6e année, n°3. L'enfant abandonné. pp. 307-328 ;

doi : https://doi.org/10.3406/hes.1987.145 https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1987_num_6_3_1454

 

 

 

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