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Contributions à l'histoire de l'enfance aux XVIIIe et XIXe siècle
23 février 2023

Les billets : « masse énorme, décevante et palpitante » [1]

Bien qu’il n’accompagne pas toujours l’enfant dans le geste de l’abandon, « le billet est incontestablement la pièce la plus touchante entourant l’exposition. »,  [2] selon IsabelleLe Boulanger. Comme le pointe François Langlois, il s’agit à la fois d’ « une masse énorme », près de 7 800 pour notre étude entre l’an 3 et 1856, mais aussi « décevante et palpitante ». Après en avoir mesuré le poids statistique, nous nous pencherons sur l’objet billet et ses rédacteurs. L’étude thématique du contenu des billets fera l’objet d’une contribution ultérieure.

Présence des billets dans les procès-verbaux d’exposition.

Entre l’an 3 et 1856, 13 312 enfants ont été déposés au tour d’Orléans, 7 783 étaient munis d’un billet soit 58,5 %. Comme on peut le constater sur le graphique qui suit, le pourcentage d’enfants munis d’un billet connu un minimum de 30 % et un maximum 80 %. La courbe présente un caractère très irrégulier oscillant essentiellement entre 50 et 70 %. Le plateau des années 1809-1816 avec 70 % de présence correspond à une masse de billets laconiques, stéréotypés dont la recopie se succède de procès-verbal en procès-verbal. La présence de nombreux certificats rédigés par les maires ou les curés et dont il va être question à partir de 1838 joue peut-être un rôle dans le maintien de la courbe au-dessus de 60 %. Certains décrochages comme en 1807, 1821, 1838 ou 1842 n’ont pas d’explication.

 

 Entre 1829 et 1856, 23,4% des billets sont des certificats provenant des maires ou des prêtres. A partir de 1838, on note une présence beaucoup plus importante ; les deux types d’attestation confondus représentent entre 25 et 35 % des billets présents.

 

Les maires rédigent des certificats de naissance, mais surtout des attestations d’indigence. Les écclésiastiques attestent, en général de la réalité du baptême. Il arrive que l’on trouve les deux écrits. Le rôle croissant des maires a plusieurs raisons, ils sont, concernant, les enfants trouvés, abandonnés un relais indispensable pour l’hôpital en particulier pour tout ce qui touche aux nourrices. De plus, en attestant de la situation des parents, outre qu’ils viennent en soutien de leurs administrés, ils confirment que l’enfant exposé relève bien de la charité publique. Si ce phénomène est essentiellement rural, il n’est pas rare d’en trouver provenant de Montargis, Gien ou Pithiviers.

 

A.M.O 3Q 7 Procès-verbal d’exposition, certificat de naissance et d’indigence de Pierre Augustin Meunier 23/2/1812.

La conservation des billets.

« Les billets s’inscrivent sur de minuscules morceaux de papier. L’histoire ne les a pas égarés, jetés, brûlés. Ils sont là encore, leurs plis marqués, glissés dans les registres d’autrefois. Il est impossible de les déplier sans émotion »[3] écrit Catriona Seth à propos de Rouen. La retranscription intégrale sur le procès-verbal d’exposition était une obligation légale. Les rédacteurs orléanais s’acquittaient de cette tâche avec zèle. Le billet devait de surcroît être agrafé au procès-verbal.  Concernant Orléans, s’il convient de noter que l’immense majorité des textes parvenus jusqu’à nous le sont par le truchement des copies réalisées par les employés d’état civil, leur contenu ne laisse pas indifférent. En effet, nous ne disposons de billets originaux que pour la période allant de l’an 3 à l’an 13.[4]

L’objet billet.

Les billets qui sont parvenus jusqu’à nous sont en général écrits sur de petits bouts de papier découpés à la hâte ou sur divers supports. Cela n’a rien d’étonnant au vu de la modicité des écrits.

Parfois, les employés de l’hôpital précisaient la nature du support utilisé ou l’aspect lorsqu’il sort de l’ordinaire.

 

Le tableau ci-dessous en recense quelques exemples.

Nature du billet

Sources : A.M.O registre d’état civil des naissances d’Orléans ou procès verbaux d’exposition

« provenant  d’une grosse d’un contrat de vente ainsi qu’on peut en juger par l’écriture qui se trouve derriere portant pour signature du notaire le nom de lubert » « Cette bande de parchemin qui est découpé en bas en forme de dent »

An 10 n° 600

« Dos billet paraît etre un état de dépense de ménage composé de quatre articles »

An 10 n° 980

«  qui nous a paru provenir d’un petit livret dont la page huitième aurait été déchirée »

An 10 n° 1167

« formé d’un papier peint en bleu forman des Carrès  losange jaune sur le milieu duquel a été enlevé un morceau en forme de triangle au dos duquel se trouve ecrit ces mots »

1806 n° 136

« une feuille d’almanach dit communément de Liége, portant l’effigie de Charles X et de Madme le Dauphine. »

1826 n° 1150

« demi feuille papier à lettre »

3 Q 5 1 er prairial An 11

« billet enveloppé dans un papier blanc cacheté en pain bleu  … grande demi feuille coupé en diagonale »

1823 n° 644

« un billet sur timbre de trente cinq centimes et de trois cachets, en cire rouge représentant MSJC sur la Croix et les deux autres en cire semblable représentant des armoiries »

1852 n° 75

« un petit papier rouge a plusieurs colonnes ce qui annonce qu’il provient d’un registre

3Q 5 23 nivôse an 11

(voir reproduction)

« sur très petit morceau de papier »

1819 n° 328

« un morceau de carte coupé en feston, marqué de petits carreaux à l’encre et portant le n° 4»

1819 n° 384

Aspects particuliers

 

« un petit morceau de papier taillé en triangle sur lequel on a tiré avec de l’encre plusieurs traits irréguliers » 

1824 n°36

« Taillé en feston »

1822 n°227

« Billet coupé en triangle dans lequel il y avait un petit morceau écarlate taillé en cœur »

1822 n° 228

« Un billet coupé en forme d’equèrre cousu avec du fil blanc »

 1830 n° 608

« Le dit billet découpe dans le milieu de la marge et dans le bas en forme de triangle »

3 Q 5 26 brumaire an 13

« coupé en triangle enveloppé dans du papier bleu »

1823 n° 631

« également marqué d’une étoile à 5 points cette étoile était représenté par le filigramme du papier »

1821 n° 1158

« un papier rouge sur lequel était brodé une fleur coupé par la moitié »

1810 n° 476

       A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’exposition,                          A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’exposition, billet de    Françoise billet de Zélie Aglaé Lariche 19 germinal an 8                  Adélaïde Hilaire 23 nivose an 11

 Des billets marques.

Un certain nombre d’enfants déposés au tour étaient munis d’une marque ou remarque permettant de l’identifier en cas de reprise. Certains billets pouvaient avoir aussi le rôle de marque [5] de même certaines marques faisaient aussi fonction de billets comme les cartes à jouer dont le dos servait de support au message laissé par les abandonneurs. Les cartes à jouer en tant que marques seront abordées dans une prochaine étude.  Nous nous intéresserons ici à  deux situations : les billets coupés et les billets doubles.

Les billets coupés.

Les billets coupés sont familiers des historiens qui se sont penchés sur les enfants abandonnés. Le billet coupé était aux yeux des parents la preuve irréfutable que l’enfant qu’ils viennent réclamer est bien le leur. Il est aussi la garantie que leur enfant ne sera pas remis par erreur à quelqu’un d’autre, car seule la personne possédant l’autre moitié est en mesure de le réclamer.

Cet aspect est pointé sur le billet de Pierre Elanger « On demande que cette carte soit conservée pour etre rapproché de la contre opartie qui sera représentée afin de prévenir des difficultés pour la remise de l’enfant ». [6]   Souvent dans le billet, l’aspect coupé est noté. Ainsi en 1808, on peut lire sur celui qui accompagnait Roch Romain « Je prise le Directeur de l’aupital de recevoir cette enfant ce ou celle qui la reclamerons de le delivrer quand il rappoterons la moitier du billet orleans »[7]ouMarie Pierre Jacquet   « On aura bonté de la remettre à la personne qui en venant la réclamer représentera le fragment de carte qui s’ajuste avec celui-ci ». [8] Parfois, les explications sont plus détaillées comme pour Marie Madeleine Bertaux : « Dans le moment lorsquelle pourras la retiray elle la personne qui la reclameras seras sarge d’un pareille billé de la mesme ecriture ? le double les deux billé sont coupée de la meme maniere lon confronteras des deux billé lorsque lon se presenteras a lopitalle [9]. Dans d’autres cas, le prénom de l’enfant est utilisé comme preuve soit qu’il figure sur l’autre moitié « le nom de la cherre de lanfant sera surre la moitier du billet que l’on naportera quand lonvoudra la reclamer son non sera anne angelique »  [10] ou qu’il soit coupé « Au dos du billet sont écrits en gros caracteres ces mots coupés par moitié Louis Augustin Suzor » ; « un mot coupé par moitié qui paraît exprimer le nom victoire »[11]. Avec Napoléon Joseph Alcine Paul Louis Philippe Minin, on entre dans les stratégies plus subtiles comme on peut le voir ci-dessous.

A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans 1831 n° 861.

Parfois,  une invocation religieuse est coupée, exprimant le remord dans le cas de Doignard Vincent « Marge billet etait un mot coupé par la moitié qui paraissait exprimer le mot Pardonnera »[12]   ou invoquant la protection divine. « les mots coupés par moitiè Dieu protège », « trois mots dont les lettres sont coupées par moitiè et paraissent signifier Dieu protège l’innocence ». [13]

 

« Quand on ira vous le reclamer le pareil billet vous sera présenté » [14] Des billets en double.

Un autre moyen d’utiliser le billet comme signe de reconnaissance de l’abandonné était de le rédiger en double, le second exemplaire devant être présenté par la personne habilitée à retirer l’enfant.  Comme pour les billets coupés des déposants signalaient qu’ils ont gardé le double, pointant aussi la similitude d’écriture comme on peut le lire sur le billet ci-dessous.

A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’exposition de Marie Marguerite Brossette, billet original 18 pluviôse an 9.

Dans d’autres cas, l’existence d’un billet en double est associée à la volonté de reprendre l’enfant : « Ces jeunes gens conserveront avec soin le double du présent comme piece de comparaison lors de la réclamation » [15] , « Cette note sera un jour necessaire parce qu’on se propose de retiere l’enfant » [16]

De même, parfois,  était pointée la similitude d’écriture, celle du billet et de son double, mais aussi son aspect, agissant comme une précaution supplémentaire : « Le double également marqué d’une étoile à 5 points cette étoile était représenté par le filegrane du papier »  [17], « ils ont le double de cet ecrit, de la même forme, de la même grandeur et de la même main. » [18] Nous terminerons  cet extrait de billet où l’on fait parler l’enfant, tout en l’associant à ces compagnons d’infortune : « Le double me fera reconnaître comme bien d’autres ». [19]

Si ces billets coupés ou signalés en double ne sont pas très nombreux, il atteste néanmoins pour ces déposants une angoisse profonde que leur enfant soit remis à une autre personne qu’eux. Certes, les marques a priori permettaient d’éviter aussi ce risque cependant pour un petit nombre, il était nécessaire de prendre des précautions.

« Trouvé dans ses vêtements sur son estomac » [20]: la localisation des billets.

Nous avons déjà signalé la précision avec laquelle les employés chargés de la rédaction des procès-verbaux procédaient. Ils notaient entre autres l’endroit où se trouvaient les billets. Nous avons effectué un relevé de cette information entre l’an 3 et 1820. Dans 1 843 cas soit 80 % des billets, nous savons où les déposants les avaient mis. Les deux endroits privilégiés sont sur l’estomac avec 55,3 % des cas et dans les langes avec 33,4 %. [21]Le reliquat se partage en deux catégories égales : les autres parties du corps dos, tête et épaules et d’autres vêtements : gorgerette, brassière, fichu.

Curieusement, lorsque l’on observe la localisation des billets au cours des années d’étude, on constate qu’entre 1809 et 1812, ces derniers étaient majoritairement placés dans les langes. A partir de 1816 et à quelques exceptions près, ils étaient découverts sur l’estomac. [22] Cette évolution interroge, en effet pourquoi en 1816, soudain tous les déposants ayant un billet à mettre avec l’enfant décidèrent de le positionner sur l’estomac.

Doit-on en déduire que des conseils circulaient sur les façons de déposer un enfant ? Qui étaient les relais : sages-femmes, meneurs, bouche-à-oreille ? Bien sûr le choix de l’endroit où mettre le billet n’était pas anodin, il répondait à un impératif qu’il soit trouvé. Le mettre dans les langes faisait sens dans la mesure où les enfants étaient déshabillés en particulier pour vérifier le sexe des nouveau-nés. Le mettre sur le bras, la tête ou un des couvre-chefs permettait qu’il soit immédiatement repéré. On peut penser que l’estomac s’imposa comme l’endroit le plus stratégique.

Encore, fallait-il que le billet ne se perde pas pendant le transport. Les déposants précautionneux fixaient parfois avec une épingle le morceau de papier comme on peut le lire dans les quelques citations qui suivent :  

- « attaché à ses pieds avec une épingle » pour Georges Fréderic Hector Pompeux,

- « Attaché sur son estomac avec une épingle » dans le cas de François Rubanbleu,

- « trouvé dans ses langes enveloppé d’un morceau de serge écarlate » en ce qui concerne : Jacques Ecarlatte,

- attaché à la manche droite du bras pour Sylvain Lacreche, [23]

- « attaché sur son estomac en dessous de sa petite robe avec une épingle »pour Cinq fructidor Madelaine Adelaïde 

- « attaché avec des épingles dans son bonnet » pour Jean Pierre Cotonrouge, [24] 

- « autour du bras droit dans la manche de la brassière » pour Jean Pierre Janvier.[25]

Dans le cas de Marie Caroline Gertrude, on avait pris toutes les précautions : « sur son bras droit était cousu un petit papier portant ces mots … » [26].  Nous conclurons cette énumération avec le cas le plus original. Le billet de Thérèse Joséphine Couroye était « attaché dans la corne de son fichu avec un bout de courois de cuir ». Notons que  cette particularité qui  à l’origine de ce nom de famille de cette l’enfant comme souvent à cette époque. Ce morceau de cuir est parvenu jusqu’à nous, nous le reproduisons ci-dessous avec le billet et la marque de reconnaissance, « un morceau de ruban gorge de pigeon ».

 

A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’exposition, billet, marque et attache de Thérèse Joséphine Couroye,16 frimaire an 9.

A travers ce chapitre, nous avons souhaité montrer que ces petits bouts de papier revêtaient pour les déposants une grande importance. Ils étaient souvent la seule trace tangible avec les marques de l’existence des parents de l’abandonné, et cela, bien qu’ils prennent souvent la forme de quelques mots à l’orthographe aléatoire voir phonétique, et à la limite du lisible, griffonnés dans l’urgence de l’abandon.

Sages-femmes, écrivains publics … Qui rédige ?

« Connaissant le milieu social dont sont issues celles qui exposent leur enfant, il est peu vraisemblable que le billet ait été écrit par elles, l’école ne devenant obligatoire qu’en 1882. » écrit Isabelle Le Boulanger à propos des mères bretonnes. Si l’on peut envisager que le taux d’alphabétisation dans les classes populaires d’Orléans et du Loiret était meilleur, il est néanmoins probable qu’une grande partie des billets furent rédigés par des tierces personnes. Les sages-femmes apparaissent comme les personnes les mieux placés pour se charger de cette tâche, moyennant rétribution. En effet, elles étaient censées maîtriser les bases de l’orthographe. Nous connaissons quelques billets dont la rédaction est de leur fait, c’est en particulier le cas de la femme Rigault, sage-femme de Gien dont nous connaissons trois billets.

 

A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans de Festubert Alexandre 1856 n° 369.

Il est aussi possible que les abandonneurs aient fait appel à des écrivains pour se charger de cette tâche, pour celles qui n’étaient pas en mesure de payer ce service, il fallait trouver une personne possédant des rudiments d’écriture. Curés ou maires devaient aussi être sollicités pour rédiger de façon anonyme quelques mots plus personnels que les certificats de naissance ou de baptême.

« une fille (ou un garçon) nommé …. a été exposé » : des billets anodins, stéréotypés, sans âme.

Si les rédacteurs des billets pouvaient écrire sous la dictée de l’abandonneur, un texte plus personnel, force est de constater : que des centaines de billets prennent des formes stéréotypées que l’on peut lire à longueur de procès-verbal formant cette « masse décevante ». Ainsi nous avons relevé en 1813 au moins cinquante fois la formule « une fille (ou un garçon) nommé …. a été exposé ». L’existence de la même faute d’orthographe à longueur de billet plaide aussi, dans ce cas pour un même rédacteur : sage-femme ou écrivain public. Nous reproduisons ci-dessous les formules les plus courantes.

- « Cette fille est née aujourd’hui … elle nest point Batisée vous la nommerez s’il vous plait …. Salut

A.M.O 3Q 9 Procès-verbal d’exposition billet (copie)Lucile Celine 22/9/1814

- Aujourd’hui …. une fille nommé…..

- Une fille ou un garçon nommé …… a été exposé date

A.M.O 3Q 9 Procès-verbal d’exposition billet (copie) Agathe Ange Perpigne 11/11/1814

- Une garson (ou une fille) nomé  ….. a été esposer date

A.M.O 3Q 9 Procès-verbal d’exposition billet (copie) Jean Bergat 15/12/1814

- Du date  une fille ou un garçon

A.M.O 3Q 8 Procès-verbal d’exposition billet (copie) Hyppolite Merlet 21/10/1813

- Vous obligerez les personnes qui ont l’honneur de vous adresser cet écrit

- Cete enfant est né du …. Elle n est point batisée vous le nomerez sil vous plait ….

- Les personnes interessé desiret ….

- Il a été déposser un enfant a l’hôpital batissé sous le nom de …. le …

- prénom né et baptisé et exposé le ….

A.M.O 3Q 7 Procès-verbal d’exposition billet (copie) Marie Emilie Marthe 28/10/1808

- Date il a été exposé sexe nomé ….

- Date sexe nomé ….. »

- Date a etez batiser …a Orléans 1808

A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition billet (copie) Pierre Paul 25/12/1808

 

Notons que la période où ces formules sont les plus présentes s’étage de 1811 à 1816, soit les années qui suivent l’officialisation des tours et le dépôt anonyme.

L’étude du contenu des billets permettra de montrer qu’à côté de cette masse de billets stéréotypés, sans âme, il existait des écrits plus personnels nous permettant d’approcher les drames humains que furent ces séparations.

 

Annexes

Nous reproduisons en annexe quelques billets présentant des aspects particuliers.

A.M.O 3Q 7 Procès-verbal d’exposition billet (copie) Félix François  Flavien 10/2/1818.

A.M.O 3Q 10 Procès-verbal d’exposition billet (copie)de Louis Antoine Clardet 10/2/1818. Sur le billet figuraient un château et plusieurs lettres majuscules entrelacées (non reproduits). Notons aussi la devise : « Je suis né de roi, un jour on m’assura de cela en 1818. »

                             N° 4                                                                                n° 5

     

 

 

A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans de Douban Barnabé 1823 n° 644.

N° 1 A.M.O 3Q 7 Procès-verbal d’exposition billet (copie) de Marie Blanche Monique 6/1/1811.

N° 2 A.M.O 3Q 7 Procès-verbal d’exposition billet (copie) de Augustine Elisabeth Anastasie 21/11/1808.

N° 3 A.M.O 3Q 7 Procès-verbal d’exposition billet (copie) de Félix Fiacre 21/11/1808.         

N° 4 A.M.O 3Q 7 Procès-verbal d’exposition billet (copie) de Antoinette Aglaé Ursule 1/7/1808.

N° 5 A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’exposition billet (original) de Sophie Magloire 18 vendémiaire an 12.

N° 6 A.M.O 3Q 7 Procès-verbal d’exposition billet (copie) de Félix Gaëtan 8/8/1808.

 



[1] Langlois François. Les enfants abandonnés à Caen, 1661-1820. In : Histoire, économie et société́, 1987, 6e année, n°3. L'enfant abandonné. pp. 307-328 ; doi : https://doi.org/10.3406/hes.1987.1454 https://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1987_num_6_3_1454

[2] Le Boulanger Isabelle, L’abandon d’enfants. L’exemple des Côtes-du-Nord au XIXe siècle. Presses universitaires de Rennes, 2011 p.155.

[3] Catriona Seth. Op. Cit.

[4] A partir de l’an 14, les billets ne sont plus agrafés aux procès-verbaux originaux se trouvant aux archives municipales. Peut-être furent-ils annexés aux registres servant à enregistrer les enfants, ces derniers n’existant plus.

[5] « Le billet sert toujours de marque. » écrivent Robin Isabelle, Walch Agnès. Op.cit., p. 984

[6] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans 1822 n° 892.

[7] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition, 21/8/1808.

[8] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans 1825 n°31.

[9] A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’exposition, 25 brumaire an 13.

[10] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition, 2/6/1807.

[11] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Louis Victor Voucher 1822 n°542

[12] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Vincent Doignard 1822 n° 369.

[13] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans de 1822 : Lidoin Aimé n°539, Vichard Louis Hyppolite n° 739.

[14] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Vilbel Edmond Charles Etienne Élysée 1822 n° 511.

[15] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition de Louise Léonide Euxodie 25/1/1808.

[16] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition d’Adolphe Léon Marcellin 17/4/1808.

[17] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Tirlait Auguste Alphonse 1821 n° 1158.

[18] A.M.O Registre d’état civil des naissances d’Orléans Louise Clairon 6/12/1847.

[19] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition de Jean François Augustin 6/5/1808.

[20] A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’expositionde Parmonom Françoise 5 complémentaire an 6

[21] Les deux pouvant être associés « dans les langes sur l’estomac »

[22] En 1815, 52 billets se trouvaient dans les langes, 75 sur l’estomac, en 1816 respectivement 13 et 145.

[23] A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’exposition en date de l’an 5 respectivement, 3 vendémiaire, 2 nivôse, 22 germinal, 5 floréal.

[24] A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’exposition en date de l’an 6 respectivement, 5 fructidor, 1 er floréal.

[25] A.M.O 3Q 6 Procès-verbal d’exposition 2/10/1808.

[26] A.M.O 3Q 5 Procès-verbal d’exposition 26 ventôse an 11.

 

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